Noël en Roumanie a préservé son caractère religieux et folklorique, surtout à la campagne. Cependant, sous Ceausescu, le gouvernement considérait le pays comme athée, et le 25 décembre n’était même pas un jour férié. Les fêtes de fin d’année commençaient officiellement après le 27 décembre, et c’est le Jour de l’An qui était célébré à la place de Noël.
Pourtant, les traditions ancestrales ont survécu à la période communiste et sont maintenant bien présentes dans la vie des Roumains. La veille de Noël, les enfants vont de maison en maison pour chanter la naissance du Christ – et obtenir des cadeaux, le plus souvent des sucreries. Ils sont également invités à table pour partager le repas des hôtes. Cette tradition est surtout perpétrée à la campagne, mais même en ville il y a souvent des groupes d’enfants qui passent d’appartement en appartement !
Les chanteurs des cantiques de Noël portent des beaux costumes, et ils font également beaucoup de bruit avec des fouets, des cloches et des tambours pour chasser les mauvais esprits.
Au Nord du pays, des danses traditionnelles, pendant lesquelles les participants se déguisent en ours, accompagnent les chants. Chez les peuples qui vivaient ici avant l’arrivée de l’armée romaine, les Daces, l’Ours était un animal sacré.
Les femmes, traditionnellement, ne portaient pas les masques, même si elles participaient à la fête. Les hommes – le plus souvent des jeunes garçons célibataires en âge de se marier – jouaient le rôle d’une chèvre ou d’un taureau, les deux symbolisant la fertilité. A un moment donné, le jeune qui était déguisé en soldat, tirait sur le « taureau », qui faisait semblant de mourir – et après était « ressuscité ». L’idée derrière cette représentation était l’éternel renouveau de la nature, qui « meurt » en hiver – et après « ressuscite » au printemps.
Tout comme chaque pays de culture chrétienne, la Roumanie a son repas typique de Noël. À la campagne, vers le 20 décembre, a lieu l’abattage traditionnel du cochon, qui remonte à l’époque païenne des sacrifices animales. C’est à partir de ce moment-là que les plats de Noël tels que les saucisses, les boudins et les sarmale (feuilles de choux farcies de viande) sont préparés.
Le repas de Noël en Roumanie consiste en plusieurs plats qui se suivent :
Entrées
: gelée de viande, saucisses fraîches de porc et autre charcuterie traditionnelle, salade de bœuf, légumes (cornichons, piments et tomates vertes) saumurés.
Ce qui arrive souvent aux gens non avertis, c’est qu’en voyant une table remplie d’une multitude de plats - comme sur la photo ci-dessus -, ils se disent que c’est un repas complet. Ils abusent de ces excellentes entrées et … ne laissent plus de place pour la suite, ce qui est fort dommage ! Vous voilà prévenus.
Soupes, « ciorba » en roumain. C’est une sorte de soupe épaisse avec de la viande et aux légumes.
« Sarmale »
– l’un des plats les plus prisés des Roumains qui est fait à base de feuilles de choucroute farcies de viande de porc hachée. Le tout est habituellement accompagné de polenta.
Rôti de porc
avec des salades composées ou légumes en saumure.
Desserts
– le dessert par excellence de Noël est le « cozonac ». C’est une brioche aux fruits secs.
Boissons traditionnelles
– « tuica » ou « palinca » - eau de vie aux prunes ou mirabelles, extrêmement forte. On boit aussi des vins roumains régionaux, surtout rouges.
Je comprends bien que ce genre de repas vous semble très lourd, mais dites-vous que l’hiver en Roumanie est plus froid que l’hiver en France, et à Noël il peut faire moins 10, voire, dans les Carpates, moins 20 degrés. Pas vraiment la saison pour manger de la salade verte à la sauce vinaigrette !
Et vous, avez-vous déjà fêté Noël ailleurs qu’en France ? Quel souvenir en avez-vous gardé ? Parlez-nous-en dans les commentaires !