La mode, par définition, est quelque chose d’éphémère. De nos jours, avec le développement des médias tels que la télévision et Internet, elle paraît également universelle, pas encrée dans la tradition. En effet, la même paire de jeans se porte partout, de Paris à New Delhi, en passant par Moscou, New York ou bien l’un des villages perdus de l’Albanie.
Mais est-ce vraiment ainsi ? En réalité, si l’on parle des vêtements, la façon de s’habiller n’est pas fortuite : elle a un sens, elle désigne une appartenance. Vous êtes dubitatifs ? Pensez à la mode « hipster » (chemise à carreaux, jean moulant, lunettes à monture épaisse, cheveux mi-longs et barbichette) qui fait allusion à un mode de vie spécifique et à un système de valeurs bien défini.
De même, le design des vêtements de sort pas de nulle part. Même la haute couture s’appuie sur des motifs et des couleurs qui ont déjà existé dans un pays ou dans une région. Cet emprunt fait la richesse culturelle … à condition de ne pas le nier et de, comme on dit, « citer ses sources ».
En 2017 Dior a organisé un défilé de mode en présentant des costumes très beaux – colorés, de coupe originale. Ce qu’ils ont omis de dire – c’est que cette ligne de vêtements avait été copiée sur les habits traditionnels roumains, plus précisément de la région de Bihor. Bihor est une région du nord-ouest de la Roumanie, située non loin de la frontière avec la Hongrie.
Dans la partie rurale de Bihor, les villageois tiennent leur tenue de leurs ancêtres. Ils sont facilement reconnaissables : gilets sans manches bordés de fourrure, couleurs éclatantes …
Le magazine de mode néerlandais Beau Monde remarque cette ressemblance frappante entre la nouvelle ligne Dior et les vêtements traditionnels roumains. Ils tournent quelques vidéos espiègles dans lesquelles ils montrent la réaction des villageois roumains à cet emprunt à leur culture.
En plus, le magazine crée un site Internet où l’on peut acheter les tenues traditionnelles de la région de Bihor.
L’avantage : contrairement aux vêtements signés Dior, les vêtements produits sur place en Roumanie ne coûtent pas 30 mille euros la pièce, ils sont authentiques – et l’argent qui est récolté grâce à la vente va à la communauté locale !
« Bihor, j’adore ! »
Connaissez-vous d'autres emprunts à une culture locale qui étaient passés sous silence jusqu'à ce que quelqu'un d'observateur ne découvre le pot aux roses ? Parlez-nous-en dans les commentaires !