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Dracula : personnage de Halloween ou héros national ?

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Lors de mon premier voyage en Roumanie, quand on était dans la ville de Targoviste, je me suis arrêtée devant un buste en granit où c’était marqué « Vlad Tepes ». Je savais que c’était le vrai nom historique du comte Dracula, et je n’en croyais pas mes yeux ! « Non, mais vous auriez aussi pu ériger une statue à la gloire de la famille Addams, tant que vous y êtes, ou à Frankenstein ! » - j’ai lancé à mon ami roumain, en pleurant de rire. 


Bizarrement, mon ami n’a pas du tout partagé mon hilarité. « Pourquoi ça t’amuse ? C’est notre héros national ! ». J’ai répondu à cette remarque par un nouvel accès de fou rire. Quand même … Dracula ! héros national ! Certes, c’est un personnage historique, mais tout a ses limites ! Avez-vous déjà vu un monument à Marquis de Sade sur l’une des places centrales de la France ? Voilà, c’est ce que je disais : moi non plus !
Ensuite, nous nous sommes rendus à la ville de Sighisoara, où l’on peut voir la maison où Dracula avait vécu dans son enfance. Et, dans l’enceinte de la ville, on voit encore un monument érigé à la gloire de ce comte. Puis un autre grand et beau monument à Bucarest, en plein centre de la capitale ! Le doute pour moi n’était alors plus possible : ce personnage était toujours respecté en Roumanie.
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Ça a commencé à m’intriguer pour de vrai – et j’ai procédé à ma propre enquête : «qui était Vlad Tepes, alias Dracula ?». Et maintenant, je voudrais en partager le résumé avec vous.

Un peu d'histoire
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Le comte, né dans les années 30 du XV siècle, était l’un des fils du prince Vlad II, surnommé Dracul (le Dragon) parce qu’il faisait partie de l’Ordre du Dragon, ordre de chevalerie qui luttait contre les païens et les mécréants. Vlad II gouvernait la Valachie (futur noyau dur de la Roumanie), située entre la Transylvanie - peuplée de Magyars (Hongrois), et l’Empire Ottoman - peuplé de Turcs. L’Empire Ottoman était si puissant à l’époque, que Vlad II a dû non seulement lui payer un lourd tribut, mais également envoyer ses fils à la cour turque pour qu’ils y soient retenus en otage. Cependant, cette captivité « diplomatique » n’était pas contraignante : les jeunes princes y pouvaient s’instruire et disposer de serviteurs.


Quand le futur comte Dracula était adolescent, les Hongrois ont attaqué la Valachie et ont tué son père. C’est le sultan ottoman qui a combattu les Hongrois et qui a remis le trône de la Valachie à Vlad III surnommé à ce moment Dracula – « fils du Dragon » ou « Dragonneau ».


Vlad III Dracula a beaucoup œuvré pour l’indépendance de la Valachie de la Transylvanie et de l’Empire Ottoman, en refusant de payer le tribut aux Turcs. Il n’est pas surprenant que les Roumains aient gardé un souvenir positif de Dracula, puisque ce prince a protégé la Valachie – qui, par la suite, ferait partie de la Roumanie – contre les invasions hostiles des voisins.
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Cependant, il paraît que les méthodes du comte étaient particulièrement sanglantes. Pour faire peur à ses ennemies, il empalait les soldats capturés et laissait leurs corps pourrir. C’est pour cela que les Turcs ont surnommé le comte Dracula « Tepes », ce qui veut dire « Empaleur ».


En ce qui concerne sa réputation de vampire, elle est née en dehors de la Roumanie, quand l’écrivain irlandais Bram Stoker a publié son célèbre roman gothique en 1897.
Les vampires - ça rapporte !
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Quant au château de Bran, qui est maintenant associé au comte Dracula, il paraît que ce dernier n’y a jamais vécu. 


Cependant, l’aspect médiéval et austère de ce château du XIII siècle, situé dans les montagnes des Carpates en Transylvanie, prête à ce jeu d’imagination. 


Il faut dire que, touristiquement parlant, le château a beaucoup gagné de cette association : tous les ans il y a un demi-million de visiteurs qui s’y rendent et, sans doute, ce nombre va croître pendant les années à venir.
Visiter le château de Dracula : circuit Roumanie classique
En résumé, je voudrais dire que, certes, la réputation de Vlad Tepes, alias Dracula, en tant que vampire, a été faussement créée par Bram Stoker, et c’est comme ça qu’elle est entrée dans l’imaginaire des non-Roumains. D’un autre côté, le choix de ce personnage historique par l’écrivain irlandais n’est pas totalement fortuit – de toute apparence, cet homme était vraiment cruel et sans pitié pour ses ennemis (d’ailleurs, comme la plupart des hommes politiques en Europe médiévale).

Enfin, très souvent un personnage historique peut être perçu en tant que « héros national » par les habitants de son pays, mais ne pas bénéficier de la même vision positive ailleurs. Par exemple, les monuments érigés à la gloire de Napoléon, tels que la colonne Vendôme, ne nous étonnent pas en France, tandis qu’en Russie la première pensée liée à son nom sont ses invasions militaires destructrices.

Connaissez-vous d’autres exemples de personnages historiques qui sont vus d’un point de vue radicalement différent dans leur pays et ailleurs ? Partagez ces histoires avec nous dans les commentaires !

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